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Les échanges scientifiques et philosophiques dans les Écoles du XIIe siècle

Table Ronde Franco-Japonaise Echanges scientifiques

TABLE RONDE FRANCO-JAPONAISE
LES ÉCHANGES SCIENTIFIQUES ET PHILOSOPHIQUES DANS LES ÉCOLES DU
XIIe SIÈCLE

(25-26 mars 1998)

Présentation

Il était apparu souhaitable d’intégrer aux activités organisées dans le cadre du PICS n° 328 (Transmission des sciences et des techniques dans une perspective interculturelle) une initiative franco-japonaise qui fût consacrée à des questions d’histoire des sciences et des philosophies médiévales. Le choix s’était porté sur le XIIe siècle latin, parce que le Japon compte quelques-uns des spécialistes les plus compétents sur cette période, et en raison de certains enjeux liés au thème des échanges scientifiques.

Le XIIe siècle est en effet, dans le monde latin, un siècle d’ébullition intellectuelle, qui s’appuie sur la découverte de nouveaux textes et des échanges massifs entre cultures. La découverte d’une partie jusque là inconnue de l’œuvre logique d’Aristote (ce qu’on appellera la “logica nova”,
comprenant les Analytiques et les Réfutations sophistiques), l’émergence d’une réflexion autonome et originale sur les propriétés sémantiques des termes (ce qu’il est convenu d’appeler la “logica
modernorum”, l’introduction de méthodes d’analyse dialectique dans les sujets théologiques, y côtoient les premières ouvertures aux traditions scientifiques en provenance des pays d’Islam. Ainsi l’anglais Adélard de Bath, érudit et grand voyageur met au jour à l’occasion de voyages en Italie méridionale, en Sicile et en Espagne, de nombreux textes de provenance hellénistique, hébraïque ou arabe qui étaient jusque-là inconnus du monde latin. A côté de ces propres textes, tels que les Questions naturelles, il a traduit de très nombreux textes à partir de l’arabe, parmi lesquels des œuvres mathématiques ou astronomiques, d’Euclide ou d’al-Khwarizmi.

Peu après, Gérard de Crémone traduira également de nombreux textes
tant scientifiques (mathématiques, astrologiques, médicaux) que
philosophiques d’origine arabe.

Dans le domaine philosophique et théologique, bien qu’il précède l’explosion de la logique “moderne”, quelqu’un comme Pierre Abélard peut être tenu pour représentatif de l’esprit dialectique qui conduit à la fois à cultiver les arts du langage pour eux-mêmes et à les faire fructifier en théologie. Il témoigne aussi de l’attention à la pluralité des cultures et des religions dans ses Conférences - naguère connues sous le nom de Dialogue entre un philosophe, un juif et un chrétien.

Notre vision de cette période a évolué depuis une dizaine d’années. D’une part, le courant des “nominales” aux XIe et XIIe siècles a fait l’objet d’études et de publications nouvelles permettant de cerner les objets en discussion (question de l’universel, certes, mais aussi de l’unité du nom à travers les déterminations temporelles ou du signifié de la proposition… ). D’autre part, de nombreux textes, souvent anonymes, sont progressivement découverts ou édités, ce qui permet de commencer à se faire une idée des différentes écoles de cette période.

Cette rencontre franco-japonaise avait pour but de mettre en évidence quelques avancées récentes de la recherche en ces domaines. Les écoles logico-philosophiques devaient être mises en relation avec les autres écoles, connues de plus longue date, telles que l’École de Chartres ou l’École de Saint-Victor.
La dimension grammaticale, logique et théologique devait être croisée
avec les échanges scientifiques, puisque les préoccupations logiques ou grammaticales voisinent souvent avec les questions naturelles. Enfin, les échanges scientifiques seraient abordés directement à travers quelques contributions sur Adélard de Bath.

La table ronde a donné lieu à onze communications, de la part de deux Japonais, un Australien (participant à une recherche commune Australie-Japon), cinq Français et trois Britanniques - voir programme plus loin. La rencontre a connu un certain succès, puisque une cinquantaine de personnes y ont assisté.

Les communications ont porté principalement, toujours dans la perspective d’éclairer les échanges textuels et doctrinaux, sur le vocabulaire de la philosophie (M. Lemoine, C. Mews), sur les relations entre écoles de logique et leurs enjeux philosophiques (Y. Iwakuma, J. Biard, T. Shimizu), sur des questions de théorie du langage et de la prédication (I. Rosier-Catach, J. Marenbon, J. Jolivet) et sur les traductions et les transferts proprement scientifiques (Ch. Burnett, M. Lejbowicz, J. Moreton). Le principal but recherché était la mise en commun de travaux de chercheurs venus de pays éloignés. Mais sur plusieurs de ces points, les exposés et les discussions ont rendu possible des avancées de la recherche (sur l’authenticité de textes attribués à Abélard, sur la situation intellectuelle de certaines écoles, sur la présentation de textes peu connus de comput, etc.).

Les Actes de la table-ronde sont parus chez Vrin en 1999.

PROGRAMME

Mercredi 25 mars, 10 h - 13 h
 Michel Lemoine (CNRS,
France) : Les notions de “philosophe” et de “philosophie”
dans l’École de Saint-Victor
.
 Constant Mews (Monash
University, Australie) : Le vocabulaire philosophique des Epistolae duorum
amantium.
 Yukio Iwakuma
(Fukui University, Japon) : Pierre Abélard contre Guillaume de Champeaux
dans les premières années du XIIe siècle.

Mercredi 25 mars, 14 h 30 - 18 h
 Charles Burnett (Warburg
Institute, Angleterre) : The Coherence of the Translating-Activity in
Toledo in the Twelfth Century
.
 Max Lejbowicz (Université
de Paris I, France) : Cosmogenèse, traditions culturelles et
innovations. Thierry de Chartres sur le
Tractatus de sex dierum operibus
(§§ 17-21).
 Jennifer Moreton (Dublin
Institute of Technology, Irlande) : Sur un Comput du XIIe siècle
attribué à “Constabularius”.

Jeudi 26 mars, 10 h -13 h
 Irène Rosier-Catach
(CNRS, France) : Le rôle du contexte et la notion de transfert
de sens dans la sémantique d’Abélard.
 Joël Biard
(CNRS, France) : Le langage et l’incorporel - remarques à partir
de l’
Ars meliduna.
 John Marenbon (Cambridge
University, Angleterre) : Abélard et la prédication.

Jeudi 26 mars, 14 h 30 - 16 h 30
 Tetsuro Shimizu (Tohoku
University, Sendai, Japon) : Words and Concepts in Anselm and Abaelard.
 Jean Jolivet (ÉPHÉ,
France) : Sur les prédicables et les catégories chez Abélard.